ARIBERT

Je crois que je n’ai jamais autant été emportée par un livre de cuisine. ARIBERT. Le livre éponyme de Christophe Aribert, chef doublement étoilé des Terrasses, à Uriage-les-bains aux portes de Grenoble au pied du massif de Belledonne.

Plus qu’un livre c’est un objet. Un livre d’art. A chaque fois que le prends de mon étagère, je le caresse d’une main. Et puis je l’ouvre. Je me promène de pages en pages. Les photos, sublimes, se répondent les unes aux autres. Un plat devient un paysage, un produit se change en matière. Un Omble chevalier, agrumes, sel fumé et cannelle ricoche sur une route de montagne. Une Échalote en croûte de sel et peau fait raisonner un tapis de feuilles sèches d’automne tombées sur une terre grasse et humide. Et puis vient le temps de la lecture. Non, des lectures!

Lecture de l’Homme. Aribert se dévoile sous la plume de Pierrick Jégu. On y lit son rapport passionnel à la cuisine, sa ténacité à construire une cuisine solide. La confiance en son équipe et aux producteurs locaux et le doute constant, moteur de son travail. Il s’engage sans cesse pour progresser, s’investit totalement. Amoureux des produits, Christophe Aribert ne les brusque pas, il les sublime par une cuisson juste, les dressent simplement avec plein de sagesse. Les saveurs de ses plats ne s’entrechoquent pas, elles se répondent et s’associent harmonieusement. Le goût est le moteur de sa cuisine quel que soit le produit, noble ou réputé basique. La recherche aussi, de l’équilibre global du plat par un assaisonnement juste, discret détail qui en devient une évidence.

Lecture de recettes. A la fin du livre, sur papier mat brun, une cinquantaine de recettes inspirées de ces éléments qui modèlent le cuisinier. La terre, la montagne, la mer et les horizons. Des recettes simplement rédigées, claires accompagnées de quelques mots de l’intêret d’une épice, d’un produit, du mariage de saveurs, ou d’une texture. Dans le corps de l’ouvrage, la genèse de certaines d’entre-elles est mise en lumière. Comme une explication de texte. C’est tout simplement génial!

Lectures d’images. Des photos, magnifiques et de très beaux dessins!  Benoit Linero a su saisir dans ses clichés ce qui anime Aribert. Leurs univers photographiques et culinaires se sont rencontrés pour conter la cuisine du chef. Assiettes, produits, paysages et portraits pris dans le quotidien, en noir et blanc ou en couleurs raisonnent entre-eux. De formidables ricochés! Le tronc d’un arbre recouvert de mousse d’un vert éclaboussant fait éclater la fraîcheur d’un Pigeon, petit pois, menthe et oignons doux. L’artiste Alain Quercia  illustre magnifiquement de ses dessins à l’encre et à la plume chaque recette. Un nouvel éclairage, atypique, d’une cuisine sincère.

Je trouve ce livre BEAU, résultat d’une riche aventure humaine et locale. Ça se sent! C’est pas du faux! Georges Riu, grenoblois et ami de longue date de Christophe Aribert, a réalisé un très beau travail de conception graphique et de mise en page. Il faut aussi saluer la qualité d’impression et le façonnage de l’ouvrage qui a été réalisé par La manufacture d’Histoires Deux-Ponts de Bresson (38320, agglo grenobloise).

La cuisine de Christophe Aribert est à l’image de ce livre. On ne peut pas ne pas aimer! Merci Monsieur Aribert.

Christophe Aribert sera à la Fnac de Grenoble  pour dédicacer son livre: Grand-Place le 7 décembre à 15h30 et Victor Hugo le 14 décembre à 15h30.

Pour les grenoblois, le livre est aussi disponible chez Les modernes, librairie indépendante qui a accueilli Christophe Aribert pour sa première séance de rencontre avec les lecteurs.

Crédit photo : Benoît Linero / www.benoitlinero.com
Le blog de Christophe Aribert
Le restaurant Les terrasses d’Uriage

ARIBERT -Editions Laymon – Pierrick Jégu, Georges Riu et Benoît Linéro – 49 €

Vous trouverez ce livre dans toutes les bonnes librairies et sur Internet, notamment chez mon partenaire Decitre.