L’hôtel du Golf à Corrençon et son restaurant Le bois fleuri. Une escapade avec mon homme, le temps d’un weekend, à quelques kilomètres de Grenoble. Un accueil simple comme je les aime, sans prétention. Le temps de quitter nos habits de fondeurs et de nous préparer, nous voilà au salon pour l’apéritif. Fauteuils en cuir chocolat, belle cheminée à double foyer, du bois un peu mais pas trop, un joli bar de zinc ciré: on se sent bien. Peut-être simplement parce que cette maison a une histoire…
C’est dans dans la ferme familiale reconstruite en 1944 suite aux bombardements qu’Eva et René ouvrent en 1963, leur petit bistrot le Bois fleuri. Eva y régale les premiers touristes de ses plats traditionnels. En 1988, leur fils Gérard, exploitant forestier, agrandit cette auberge pour accompagner la création du golf de Corrençon: elle devient un hôtel. 7 ans plus tard, c’est au tour de Sandra et Richard Sauvajon, les petits-enfants d’Eva de poursuivre l’histoire. Entre 2005 et 2006, ils investissent! Un nouveau bâtiment est construit accolé au premier. Avec cette extension, c’est toute la maison qui est revisitée: une dizaine de nouvelles chambres, une nouvelle cuisine, le réaménagement des salles de restaurant du bar, la création d’un espace sauna et jaccuzzi. Et surtout la volonté d’offrir une savoureuse cuisine. Ils invitent alors le jeune chef Jérôme Faure à faire équipe avec eux. Il a carte blanche! Il va dès lors s’amuser au gré de ses inspirations à travailler des produits locaux, à inviter d’autres produits de terroir, à marier mer et terre, à composer avec les légumes. Et en 2008, 2 ans après son arrivée, le Michelin lui décerne 1 étoile…
Mais revenons à notre salon. Donc, avec mon homme, on est bien et on sait que l’on devrait bien manger… Arrivent alors pour nous aiguiser l’appétit, les bêtises du chef: huitre Kumamoto et lard d’Arnad, mousse de roquette et bretzel, boulette de pois chiche et lait de coco. Des découvertes pour moi qui ne connaissait ni l’huître Kumamoto, ni ce lard de la vallée d’Aoste qui détient l’équivalent d’une AOP. La mousse de roquette était parfaite quand à la boulette, je m’attendais à une falafel classique, mais non, cela ressemblait bien plus à des pommes dauphine. L’idée, d’explorer ça dans ma cuisine…
L’heure est venu de quitter le salon pour passer à la salle à manger. Beaucoup de simplicité dans le dressage des tables. La salle est petite et chaleureuse. Le feu crépite. C’est le menu Cuisine au jour le jour, Les p’tits plats d’aujourd’hui que nous avons eu envie de déguster.
En guise de mise en bouche que le chef aime appeler imprévu: un velouté de poire aux croûtons de foie gras, parsemé de vert de cèleri et arrosé d’un filet d’huile de mandarine. Délicieux! D’abord surprise de trouver le velouté froid, je me suis régalée de l’association poire/huile de mandarine/cèleri branche. Ensuite, un tartare de bar, chorizo, algues et citron yuzu. La encore, un juste équilibre des saveurs et des textures, avec beaucoup de fraîcheur dans les produits.
Puis, Ris de veau, laqué au miel, betteraves au pluriel et truffe brumale. Très déçue par le dernier ris de veau mangé dans un bon restaurant grenoblois, j’avais quelques appréhension mais par contre, beaucoup de hâte de voir comment le chef avait traité la betterave. Quelle heureuse surprise! Le ris de veau avait gardé toute sa douce saveur. Posé sur une rondelle de betterave cuite au foin, une purée de betterave rouge l’accompagnait ainsi que des bâtonnets de betterave chiogga. Un excellent jus au truffe apportait du caractère à l’assemble. On a vraiment aimé!
Enfin le dessert. Macaron « Paris Match » selon Pierre Hermé (chocolat Valrhona, framboise, poivron rouge). J’ai était assez déçue par ce dessert. Le macaron était un peu trop sec et trop de ganache trop ferme. Par contre, la quenelle de glace au poivron était assez réjouissante. Si les plats de ce menu nous ont enchanté, c’est que le vin, un Mâconnais, qui les accompagnait avait été judicieusement bien choisi par Richard Sauvajon, maître des lieux : Domaine de La Bongran, Viré Clessé, Thevenet et fils, 2005.
Un très bon moment comme celui-là ne pouvait pas se terminer sans un digestif… Richard me propose donc de déguster 4 rhums… Barbade, Venezuela, Pérou et Île Maurice. Ma préférence est allée sur celui du Vénézuela.
Je suis ravie d’avoir enfin goûté à la table du Bois fleuri. Une jolie adresse avec une cuisine gourmande et inventive, fraîche, qui se renouvelle tous les mois. Alors, si vous passez par le Vercors, arrêtez-vous!
Hum merci Celine pour cet article qui fait saliver… Nous avons découvert aussi cette table l’année dernière avec mon p´tit mari … Un superbe endroit comme tu l’as décrit simple et delicieux… Notre chambre etait à l’image de la table, chaleureuse face à un decor enneigé.
J’ai hate d’y retourner.
Très envie d’y aller avec les enfants à la fin du printemps pour profiter de la terrasse! Et aussi voir ce que le chef fait en cuisine d’été…
Merci, aussi bon à lire qu’à manger et qu’à vivre 😉