Les bunyetes! Certains écriront bougnettes. C’est le dessert traditionnel le plus attendu des catalans, un rituel remontant aux souvenirs d’enfance, marquant les fêtes de Pâques. Si aujourd’hui, les pâtissiers et les boulangers préparent des piles impressionnantes de ces beignets blonds, ronds, minces comme du papier à cigarettes et tendre sur les bords, il était de tradition, dans les familles catalanes de les confectionner. Chaque famille, à la veille des rameaux, constituait une réserve d’œufs, surveillait le citronnier protégé des gelées hivernales par une toile de jute. La pâte était pétrie le matin et levait dans un lit, sous le gros édredon avec une bouillotte. l’après-midi, la famille et les amis se rassemblaient dans la cuisine, près de la grande cheminée et chacun se préparait à tenir son rôle dans ce rituel: étirer, faire frire, saupoudrer, ranger. Grands et petits étaient réunis. Les beignets prenaient place dans une corbeille en osier, la » banaste », recouverte de torchons pour des bunyetes craquantes ou dans la lessiveuse en métal pour des bunyetes plutôt molles. Durant toute la période pascale, chaque visiteur se voyait offrir une bunyete bien souvent accompagnée d’un verre de muscat.
La semaine dernière, je passais Pâques en famille, à Perpignan. Le dimanche des Rameux, ma mère avait confectionné avec mon père, un duo de choc, ces merveilleuses bunyetes. Merveilleuses, car elles ont le goût de cette cuisine de terroir, le goût des souvenirs familiaux qui se transmettent. Elle m’a donnée sa recette que je partage avec vous.
Pour une soixantaine de bunyetes
- 1 kg de farine
- 120 g de sucre de canne blond
- 1 c. à café de sel
- 42 g de levure de boulanger
- 4 zestes de citron non traité
- 4 c.à soupe d’eau de fleur d’oranger issue de l’AB
- 250 g de beurre
- 8 œufs à température ambiante
- 1,5 à 2 litre d’huile pour friture
- sucre en poudre pour saupoudrer les bunyetes
Délayer la levure dans un peu d’eau tiède et y ajouter l’eau de fleur d’oranger. Amollir le beurre à la fourchette. Dans un grand saladier, verser la farine. Y faire un puis et ajouter le sucre, le sel et les zestes de citron, la levure et le beurre en pommade. Ajouter alors un œuf. Travailler la pâte à la main. Quand la farine a absorbé l’œuf, en ajouter un deuxième et retravailler jusqu’à absorption. Et ainsi de suite jusqu’au huitième œuf. Travailler la pâte jusqu’à ce qu’elle se détache du récipient et des doigts et qu’elle forme une boule luisante, lisse et souple. Recouvrir le saladier d’un torchon et mettre la pâte à lever dans un endroit tiède à l’abri des courants d’air. Elle doit au moins tripler de volume, ce qui prend environ 3 heures.
Une fois la pâte levée, prendre une petite boule de pâte et l’étirer délicatement soit entre les doigts en tournant, soit sur le genou protégé d’un linge ou un cul de poule retourné, soit au rouleau (sans ajouter de farine) jusqu’à l’obtention d’un disque régulier, le plus mince possible. Le plonger alors dans l’huile chaude, le retourner régulièrement à l’aide d’un écumoire jusqu’à ce qu’il soit d’un blond doré. L’égoutter, le déposer dans un un grand plat et le saupoudrer largement de sucre.
Pour réaliser des bunyetes, mieux vaut être à plusieurs: une personne étire minutieusement les bunyetes, une autre les fait frire et la troisième les saupoudre de sucre avant de les ranger délicatement.
Merci pour votre recette, elle est identique à celle de ma belle mère. Quand nous venions passer les vacances de Pâques sur la région, elle nous en faisait, mon mari (qui est Catalan) en remontait à chaque fois, pour prolonger le plaisir. J’en ai déjà fait, mais toute seule c’est un travail de titan.
Bonne fête de Pâques
Oui, c’est du travail ces bunyetes mais quel plaisir ensuite… On s’en régale tellement quand je suis chez mes parents qu’il n’en reste plus poue en ramener à Grenoble… Bien à vous, Céline.
merci pour la découverte !
hummmmmm…
mangé sur le pouce today, mmmm j’aimerai trop en croquer une !
ton blog culinaire est super agréable à visiter…
bisou
Moi pas connaître les bunyetes. Grâce à toi je ne pourrais plus le dire. Par contre, dommage que le visuel ne soit que virtuel. Qu’est-ce que j’aimerais croquer dedans…
Et bien merci de m’avoir fait découvrir cette spécialité que je ne connaissais pas. J’aime beaucoup les beignets (avec modération :P) alors j’apprécie d’autant plus !